lundi 16 mars 2009

Parol : Sous le signe du travail et de l'ambition


C'est à ce prix que le jeune rappeur est en train de se frayer un espace dans l'univers rapologique camerounais.

Le 30 janvier dernier, le jeune rappeur Parol effectuait une performance rarissime par ces temps de disette chez les artistes. Ce jour-là en effet, il réussissait après seulement un album sorti quelques semaines plus tôt ("La zik pour la vie) à remplir la salle de spectacle du Centre culturel François Villon de Yaoundé (Ccfv). Pour une prestation qui marqua les esprits si l'on en croit les témoignages recueillis à la sortie de ce concert dont le ticket d'entrée s'élevait à 2.000 Fcfa.

"Faire salle comble fût une surprise pour moi, reconnaît l'artiste des semaines plus loin. C'était la preuve même que le travail que j'abats depuis de longues années commençait à payer." Car avant cet épisode, il y eût quelques jours avant une prestation applaudie au cours de l'une des soirées de l'événement Yaoundé en fête (Ya-fe) au Boulevard du 20 mai. Prestation qui elle-même arrivait après celle de la première du concert de l'artiste Sénégalais Booba à Douala. Des rendez-vous qui se sont succédé à un rythme inespéré et qui n'en sont pas moins le signe que ce jeune est en train de réussir dans un domaine où les têtes d'affiche ne lui semblent plus éloignées tant que ça.

Au point où l'ambition de l'adolescent de 27 ans est "de rejoindre une Major comme Sony, Wagram ou Universal. C'est un challenge que je me suis imposé et pour lequel je suis prêt à travailler dans les jours et années qui viennent". Un labeur qui frise parfois "le harcèlement", comme le souligne l'un de ses proches qui craint tout de même pour sa santé, car "il dort de moins en moins, préférant travailler encore et encore". Une attitude qu'on ne lui connaissait pas il y a une dizaine d'années maintenant. A l'époque, il était un anonyme élève au lycée de Nkol-Eton à Yaoundé. Où, grâce à un camarade il se rapproche des milieux rap en écoutant d'abord les hits et les standards du genre.

Par la suite, il sera assidu à l'espace Afrikan Logik où a lieu tous les dimanches les "Sundays Rap", un événement qui mettait en synergie les ténors de ce courant musical établis dans la capitale camerounaise et qui se déclinera plus tard en "Ca me dit rap" que le grand public connaît. Il pousse donc la chansonnette et imite les stars que sont Mc Solaar, Busta Rhymes ou encore Ménélik. Il manie la parole dans tous les sens pour passer des messages avec quelque talent. Au point d'adopter à l'heure de se choisir une identité artistique le nom de Parol en lieu et place de Simon-Pierre Kossi. Sur ce choix, il estime, dans une attitude candide qu'on ne lui reconnaît plus lorsqu'il est sur scène que "je viens d'une famille chrétienne où la parole divine a tout son sens. Et en tant qu'artiste, ce choix s'explique par le fait que je veux véhiculer le maximum de message sur la condition humaine en Afrique".

Mais si le succès artistique est au rendez-vous, Parol n'a pas oublié les études. Il prépare actuellement un Master en Arts du spectacle à Yaoundé I. En même temps aussi, il prépare une tournée nationale qu'il espère boucler pour les vacances scolaires prochaines. "J'y travaille en espérant trouver notamment les moyens logistiques qui me permettront de la réaliser. Je suis actuellement en pourparlers avec les responsables des centres culturels et alliances français du Cameroun à cet effet et ai bon espoir". Un espoir qui ne veut point s'encombrer des préjugés qui entourent encore le monde du rap au Cameroun et qui empêchent encore l'organisation de concerts et confinent le genre dans une marginalité médiatique que déplore Parol alors même qu'il a conquis la galaxie Trace Tv depuis des mois.

Parfait Tabapsi

http://www.quotidienmutations.info/mars/1237174584.php

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