jeudi 8 mai 2008

Hans Mbong : « Couleurs Urbaines : la premiere édition a ete une ecole… »


La deuxième édition du festival couleurs urbaines se tiendra du 15 au 20 juillet 2008 du coté de Yaoundé camp Sonel. Hans Mbong directeur du festival nous parle des préparatifs.

Kamerhiphop.com : Bonjour Hans, dans quelques mois (du 15 au 20 juillet 2008) se tiendra la 2e édition du festival couleurs urbaines, quel bilan fais tu de la première édition ?
Hans Mbong : Pour une première édition, on ne va pas se tortiller les doigts ou avoir fière allure. Disons simplement qu’on a tenu le pari de réaliser le festival sur le calendrier qui avait été prévu. Même si nous avons particulièrement rencontré d’énormes difficultés notamment financières ce qui nous a valu l’annulation de certains artistes à la dernière minute ou le retard accusé dans la communication autour du festival, nous avons constaté un énorme engouement du côté du public vis-à-vis de ce festival. C’est un bilan partagé entre succès et leçons. Le plus important a été d’avoir franchi cette étape et surtout d’en être sorti, galvanisé à poursuivre l’expérience.

Des gros noms étaient annoncés : Mac Tyer, Kool Shean, malheureusement aucun d’entre eux n’a effectué le déplacement. Qu’est ce qui s’était réellement passé ?
Je vous l’ai dis plus haut. Nous avons été confrontés à un problème de finances. Il y a une difficulté sérieuse à trouver des financements pour un évènement qui est à sa première édition et surtout qui présente un visage nouveau de la culture « les cultures urbaines ». Du coup, il ne nous a simplement pas été possible de les déplacer faute de moyens.

Pourquoi dans presque tous les grands festivals de hip hop en Afrique, ce sont toujours les rappeurs occidentaux qui sont les têtes d’affiches ?
Une tête d’affiches n’est pas un artiste ordinaire, que l’on voit tous les jours en spectacles. Il faut bien comme son nom l’indique qu’il soit une « tête d’affiche » c'est-à-dire un véritable support médiatique qui puisse à la fois motiver l’adhésion des sponsors et inciter le déplacement massif des populations. Or le continent particulièrement le Cameroun n’est pas rendu à un stade où la multiplicité et la diversité des talents sont comparables au paysage artistique occidental ! Ne nous leurrons pas. Il a certes des artistes talentueux ici au pays, mais au risque de se retrouver avec les mêmes tout le temps, on préfère faire venir quelqu’un de nouveau qui bénéficie d’un rayonnement international. Ceci augmente la crédibilité de l’évènement et participe à la construction de l’image du pays. De plus, il est un support médiatique sur lequel s’appuient les sponsors pour communiquer et faire leur chiffre ou améliorer leur image de marque.

Finalement à quoi sert un festival ? À révéler les nouveaux talents ou à confirmer ceux qui sont connus ?
Si je pars du principe qu’un festival est un marché ou on va vendre ce qu’on sait faire de mieux, alors je vous dirai que ce n’est pas le lieu fait pour révéler les débutants… mais notre festival se veut un lieu de rencontres, d’échanges, de formations et d’enrichissement mutuel. Donc vous comprenez que c’est à ces deux cas de figure auxquels vous faites allusion que s’adresse le festival.

Grosso modo quelle leçon tires tu de la première édition ?
La première édition a été une école. Une école qui nous a permis de poser des bases beaucoup plus solides pour les éditions avenir. Nous avons compris à quel point il est important que l’état, les mécènes et les sponsors, les villes jouent à fond leur rôle mais aussi, que la presse nationale arrête de croire que nous sommes des boîtes à fric. La culture au Cameroun a besoin d’un immense soutien de la part de tous les acteurs culturels et connexes.


Un constat, l’année dernière le festival couleurs urbaines qui n’est pas un festival hip hop a été 100% hip hop, alors à quoi doit-on s’attendre cette année ?
Je ne sais pas de quoi vous parlez lorsque vous dites que le festival a été 100% hip hop l’année dernière. Je voudrai ici rappeler que le hip hop est un segment des cultures urbaines qui, sont un concept beaucoup plus large englobant en plus du hip hop, d’autres genres d’activités exprimé par les jeunes de nos métropoles, les rollers, les jeux vidéo, le Vee-djying, le skatbord, en ce moment en Europe il y a une nouvelle danse qu’on appelle TEKTONIC…et même dans le sport (le playground, les jongleurs, les acrobates, le sport mécanique, etc.) Alors il n’y a pas eu tout ça certes mais on ne pouvait pas non plus tout embrassé à la première édition.


Sous quel signe places-tu cette 2 e édition qui arrive ?
Sous le signe de la pérennité. Je voudrais que ce soit un festival régulier, et notoire. Un rendez vous traditionnel et crédible qui s’inscrive au rang des grands festivals africains déjà connus. Mais surtout, qu’il s’affirme comme étant le pionnier et la plate forme de rencontres dans le développement et le rayonnement des cultures urbaines dans leur globalité sur le continent.

Quelles sont les innovations ?
La 2ème édition a quelques innovations. Déjà la date du festival qui passe de juin pour juillet (15 au 20) au cœur même des vacances, le visuel qui a été retenu pour cette édition est le fruit d’un concours public de création publicitaire. En termes d’activités, nous sommes en train de réfléchir sur la mise sur pieds d’une télévision contextuelle qui émettra sur le site du festival et sur les activités relatives au festival. Un recrutement de jeunes volontaires et amoureux de la communication a été déjà lancé et il se poursuit. Des grandes personnes nous ont donné leur accord de principe pour l’organisation et la mise en œuvre de ce programme U-Télé. Ensuite, nous avons élargit le champ des cultures urbaines cette année en y ajoutant le Dj-ying et le Vee-djying, mais aussi, une Battle de Coupé Décalé, le Tuning… et surtout beaucoup de formations et ateliers car nous nous sommes rendu compte du besoin qu’il y a à ajouter de la pédagogie afin de compléter leur connaissances.
Il est important de signaler que cette année le festival fera 06 jours pleins contrairement à l’année dernière ou il était divisé en deux.

Quelles sont les têtes d’affiches de cette édition ?
Permettez que ne puisse donner de noms pour l’instant de peur que l’année prochaine vous ne me fassiez plus la remarque d’avoir annoncé des noms qui sont pas venus. Mais d’ici fin mai 2008, nous seront fixés et nous pourrons vous garantir l’exclusivité.

Nous sommes à moins 3 mois de l’événement, au jour d’aujourd’hui qu’est ce qui a été fait et qu’est ce qui reste à faire ?
Tous les contacts ont déjà été noués et les préparatifs suivent leur cours normal. L’affiche officielle du festival est déjà prête et validée par les sponsors, toute la programmation internationale et locale est bouclée également. En ce moment nous sommes entrain d’organiser le travail au sein de l’équipe et briffé les nouveaux venus sur ce qu’il auront à faire, car il y a un réel besoin en ressources humaines qualifiées et dès cette année le festival va servir d’outil pratique et pédagogique pour les jeunes étudiants en communication, gestion marketing et relation publique et nous sommes d’ailleurs ravi de constater qu’il y a un engouement allant dans ce sens. Le festival aura bel et bien lieu du 15 au 20 juillet 2008 au Camp Aes-Sonel d’Essos à Yaoundé.

Peux-tu me rappeler vos contacts ?
Pour tout renseignement, bien vouloir joindre la cellule de communication au 77 93 75 41 – 75 82 28 18

Ton mot de fin ?
Que toute la presse soutienne le festival, que tous les jeunes y adhèrent et notent le rendez-vous mais surtout que les institutions et les sponsors ne nous ferment pas la porte. Le Cameroun en particulier, mais surtout la sous région a besoin d’un festival du genre.

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