vendredi 2 janvier 2009

Hélène FAUSSART (Les Nubians) : « Nous allons chanter à l’investiture de Barack Obama »


Invité au Cameroun à l’occasion du festival national des arts et de la culture, les sœurs Nubians n’ont pu être là toutes les deux. Néanmoins, Hélène FAUSSART, l’une des nubiennes, n’a pas hésité à partager un moment convivial dans le cadre d’un entretien exclusif accordé à kamerhiphop.com et Forum jeunes au sujet de leur carrière, du FENAC...

Kamerhiphop.com : Bonsoir Hélène et bienvenu à Maroua.
Hélène : Bonsoir et merci. Je suis très contente d’être à Maroua car j’adore la ville.

Personnellement comment vis tu le FENAC 2008?
Je n’avais jamais eu l’occasion d’assister au FENAC en tant que spectatrice donc pour moi c’est vraiment une première car ça me permet de voir comment ça se passe et encore plus en tant que performeuse. J’ai eu l’occasion de vivre chaque soir les concerts, des backstages, mais aussi dans le public et de voir à quel point la population de Maroua accueille ses artistes, j’ai couru après Sam Fantomas pour lui demander 40 000 photos… Je suis très heureuse de voir que le FENAC n’est pas un évènement isolé ici à Maroua mais plutôt en contact directe avec le monde et quotidien par internet justement avec vos comptes rendu (elle parle de forum jeunes, ndlr).

C’est une chance unique de se retrouver entre artiste qu’on soit musicien, plasticien, toutes disciplines confondues pour offrir la culture au public car celle-ci sert à élever les gens et à ouvrir les horizons et les univers.

Bref c’est vraiment une grande chance pour toute génération confondue de pouvoir rencontrer ces artistes et voir leur travail, pour certains de découvrir la région du grand Nord. Car que le FENAC soit à Maroua ce n’est pas un incident c’est aussi pour amener le peuple camerounais à mieux connaitre son pays et tout ça ce n’est que ravissement, bonheur quotidien.

Pour cette 7e édition du FENAC la part belle a été faite aux musiques dites urbaines à travers la présence d’une pléiade d’artistes jeunes. Comment interprètes-tu cette initiative ? Penses tu que ce soit une reconnaissance à l’endroit du hip hop ?
Evidement. Avant même d’arrivé au FENAC je suis passé à Yaoundé j’ai vu cette immense affiche pour le prochain album de Lady B n’est ce pas une reconnaissance des talents urbains ? En plus avec cette scène ouverte où j’ai eu la chance de voir tous ces artistes que ce soit koppo, Sultan oshimin, X-maleya… je crois que le Cameroun rend aujourd’hui un hommage à sa créativité et à son inspiration donc j’espère que cet effort se fera dans la continuité et que ce n’est pas un évènement singulier. La jeunesse camerounaise aime cette culture urbaine, elle écoute ses artistes de la culture urbaine donc ceux-ci ne trouvent que leur place naturellement sur la scène.

Hélène, franco-camerounaise vivant à l’étranger que représente le Cameroun pour toi ?
C’est mes racines, maman est camerounaise j’ai grandi avec le Cameroun dans mon cœur, dans mon sang ; c’est une de mes racines. Ma fille va venir au Cameroun pour la première fois dans quelques jours et je suis tellement heureuse de pouvoir lui présenter le Cameroun et qu’elle le découvre.

En 1997 vous envoyez votre maquette sans conviction à des maisons de disque et Virgin flash sur vous. Par la suite ce sera le début d’une grande et belle carrière. Peux-tu nous raconter cette belle aventure ?
En fait ce qui était surtout surprenant à cette époque là c’est que j’étais étudiante en droit, Celia était en sociologie et moi je voulais être absolument juriste des droits d’auteur donc si j’avais continué ma carrière juridique sans m’arrêter pour la musique peut être je travaillerais aujourd’hui aux droits d’auteurs au Cameroun. Et il se trouve que avec Celia nous chantions, nous avons fait notre répertoire à l’époque a cappella tout en se disant que si on sort notre album ça sera bien plus tard. Puis on fait une petite maquette, on avait une association à Bordeaux (Les petits griots. Ndlr) qui œuvrait justement pour la promotion et le développement des cultures urbaines et des cultures africaines et métissées. On a organisé un concert et l’un des artistes qui est venu à ce concert après nous avoir vu sur scène le lendemain nous a dit que c’était super ce qu’on faisait et qu’il fallait que Paris le saches. Elle nous a demandé une maquette qu’elle a emportée avec elle à Paris et quelque mois plus tard on a été contacté par Virgin pour faire un titre dans une compilation. Mais il se trouve que le directeur artistique nous a vu en studio il a été séduite par notre façon de travailler et à la fin de la session il nous a demandé si on voulait faire un album.

Quelle a été votre réponse ?
On ne lui a pas répondu oui mais plutôt on va voir. Parce que nous étions étudiantes et dont on est rentré sur bordeaux longuement réfléchir avant d’accepter (rire).

En 1998 vous commettez votre premier album princesse nubienne, vendu a plus de 50 000 exemplaires, vous êtes révélation de l’année au soul Train award… avec tellement de succès est-ce facile dès lors de rester soit même ?
Je crois que vraiment on n’a pas changé, si oui ça a peut être changé l’environnement. Tu sais dans nos métiers en général nous on change peu, ce sont les gens autour de nous qui changent, ce sont eux qui se font des idées et qui changent mais nous on ne change pas. Les gens vont dire que maintenant on est immensément riche mais l’argent qu’on a gagné de notre premier album on l’a réinvesti dans la musique immédiatement dans un projet de poésie bilingue franco-anglais qui s’appelle echoes. Donc on ne change pas, ce sont les gens qui changent.

Les thématiques de vos chansons sont parfois de véritables prises de position en faveur d’égalité des races, la cause des femmes…pensez vous ainsi être des artistes engagés ?
Si faire de la musique c’est juste dire baby je t’aime, franchement j’arrête la musique. Ça veut dire que je n’ai rien à dire. Je fais ce métier parce que j’ai été inspiré par des gens comme Miriam Makéba, Fela, Manu Dibango et je fais ce métier à cause d’eux car c’est eux qui m’ont nourrit. Le jour où je n’aurais plus rien à dire, quand je n’aurais plus aucun message à transmettre j’arrêterais la musique et je changerais de support car je suis quelqu’un qui écrit beaucoup donc j’écrirais beaucoup de bouquin dans ma vie.

As-tu déjà entendu parler de kamerhiphop.com ?
Je vais sur www.kamerhiphop.com aux moins deux fois par mois pour savoir ce qui se passe au pays. Je veux savoir comment vont mes frères, ce que font krotal, Lady b, Macase, où est Sultan Oshimin… Heureusement que vous êtes là pour relayer cette culture urbaine camerounaise à travers le monde et vous savez que vous êtes lu partout à travers le monde ?

Qu’est ce qui vous reste à accomplir les Nubians ?
Tellement de chose car le monde est grand. On travaille sur le troisième album qui sera dans les vitrines de culture mboa je l’espère dès l’été 2009 avec une tournée internationale ensuite. On sera à Washington pour l’investiture de Barack Obama à la Maison blanche, on joue là-bas le 18 et le 20 janvier en première partie de Youssou Ndour. Les Nubians ont sont toujours en connexion avec le pays, on sera là beaucoup plus souvent pour des concerts, des maters classe en direction de jeunes artistes sur les techniques du chant, le business de la musique…

Avec quels rappeurs camerounais aimerais tu travailler ?
Je ne dirais rien, écoutez seulement les sortie de 2009 vous aurez des surprises.

Un mot pour la fin ?
Juste dire aux fans que même s’ils n’ont pas de nos nouvelles sachez qu’on ne lâche pas prise. On était en tourné 2007-2008 un peu partout dans le monde, le troisième album sera dans les back dès cet été de façon légale et des concerts qui arrivent. Je dis à mes pairs, jeunes, moins jeunes portez vous bien, innovons le changement pour notre pays en nous changeant nous même et comme d’habitude sortez couverts, mettez le préservatif, aimez vous les uns les autre et dans vos cœurs : P.A.I.XMerci sist’art

Par Ebah

http://www.kamerhiphop.com

Noël en famille pour Koppo


A peine revenu du Fenac 2008 à Maroua, Koppo (maillot vert sur la photo) a rejoint sa famille à Sangmelima dans la région du Sud pour la fête de la Nativité.

Occasion pour lui de goûter aux bons vieux plats de sa mère Emile (au centre), avant de regagner Yaoundé où l’attendaient un spectacle à Ya-fe en compagnie des Rapconteurs 2 et d’âpres négociations avec des producteurs intéressés par son deuxième album dont la sortie est prévue courant 2009.

Manga

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Le rap se conte à YA-FE 2008.


En créant le concept des rap-conteurs, Blick Bassy, ex membre de Macase, avait en cœur de faire valoir des talents du hip hop Camerounais, exerçant sur des thématiques accessibles au commun de la jeunesse. La première génération a scandé « Je wanda » en compagnie de Krotal, Bantou Posse, Big B-ZY et Danielle Eog. Ces derniers, précédés par One love, ont assuré la première partie du show de ce dimanche 28 décembre au boulevard du 20 mai 1978, au Festival Yaoundé en fête. Un spectacle hip hop tout en live, avec des musiciens et des choristes, on commence à s'y faire au Cameroun. Krotal a semblé exceller dans cet exercice, aidé il est vrai, par ses amis du groupe Macase, maîtrisant bien son répertoire.
Du son, de la lumière, de l'innovation pour la deuxième génération des rap-conteurs, devenus raconteurs de musique. La jeune Viany aux intonations Eton a fait plaisir à Queen Etémé et Hélène Faussart des Nubians, toutes deux de retour du Fenac à Maroua. Queen Etémé a d'ailleurs martelé : « Je viens encourager la génération montante, et même si je ne suis pas programmée, mon devoir est d'être ici. ». Hélène Faussart quant à elle se dit « prête à venir au prochain YA-FE, pourquoi pas ?» En attendant, c’est Koppo qui a manifestement démontré le Sassayé, extrait de son deuxième album toujours attendu, en passant en revue tous les couplets de son premier album sous l'unique refrain du tube, Si tu vois ma go.
La force du Ya- Fé étant le public, Koppo et Sultan Oshiminh n´ont pas déçu ce dernier. Oshiminh s’est d'ailleurs auto-proclamé roi, retrouvant ses racines royales volées par le « babylone occidental». Tout un concept qui semble conscientiser les milliers de jeunes présents. Ecoutant ce chantre du reggae camerounais, demander le feu pour « éclairer Tsimi Evouna, le feu pour brûler Odong Ndong ou encore Olanguena et tous les corrompus de la république » Des paroles et une musique puissantes, ayant un effet électrique sur un public, visiblement acquis à la cause du chanteur, surtout lorsque ce dernier entonne : Quelle école, pour clôturer sa scène.
Le spectre de Sultan Oshiminh continuera de briller lorsqu'il entamera ses mesures sur le Nyanga Nyanga, tube des rap conteurs, 2ème génération. La petite déception viendra de Ak Sang Grave qui chantera sans Dar X, qui a démissionné du groupe, et dont le couplet a été remplacé par une séquence battle de deux jeunes filles déchaînées et hystérisées par la scène de YA-FE. Le public remarquera au passage aussi que l´ingénieur de son avait du mal à ressortir la véritable voix de Viany, qui était pratiquement inaudible, et que la présentation a été assurée par un duo pas du tout habitué en la matière, à la grande déception de Tito de Stv et Alain Dexter de CRTV. Malgré ces petits couacs, la marque Yellow a encore marqué des points. D'abord, l'exploit de mobiliser ce nombreux public un dimanche soir, au lendemain d'un éclatant concert de Richard Bona, ensuite, le pari de diversifier un plateau hip hop à la sauce locale et ethno world.Patricia Bowen, alias Panie, gestionnaire des plateaux hip hop a sa petite explication à cela : « Il faut faire une playlist, recenser pas mal d'artistes, trier, demander les avis d'autres personnes, privilégier la qualité de la scène à l'ancienneté des artistes. Voilà ce qui fait le succès d’un festival comme YA-FE ». Son compère Jean Laurent Nkembé alias Ajajo ajoutera que : « Faire du hip hop ce n’est qu'une variante de la musique en termes de répertoires et de styles. Ce sont des rappeurs, mais c’est à leur avantage d´approfondir toutes les facettes du métier ». Cela dit, la culture du live hip hop a encore de beaux jours devant elle, à condition que chacun joue sa partition et que chacun fasse son Nyanga Nyanga.

Dania EBONGUE

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